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Nucléaire/EDF : un projet de gestion optimisée des arrêts obligatoires pour augmenter la production

News Tank Energies - Paris - Actualité n°306433 - Publié le 16/11/2023 à 17:00
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Centrale nucléaire du Tricastin (Drôme) - ©  News Tank

Mettre en place une gestion optimisée des arrêts obligatoires des réacteurs nucléaires pour augmenter la production d'électricité du parc français (56 réacteurs), tel est l’objectif d’EDF • Producteur et distributeur d’électricité français• Activités :- Production d’électricité- Transport et distribution- Fourniture d’énergie- Optimisation et trading• Création : 1946• Clientèle … présenté par Etienne Dutheil, directeur de la division Production nucléaire d’EDF, le 15/11/2023.

Pour optimiser les arrêts, après des expérimentations depuis 2020 via le programme « START 2025 », l'énergéticien français entend s’appuyer sur une « task-force » capable de se déployer en appui des sites à l’arrêt, sur une ré-internalisation de tâches de soudage et sur une approche standardisée de la programmation des travaux et des tâches. Selon EDF, le déchargement de combustible des réacteurs est effectué à temps dans 70 % des cas en 2023, contre 40 % en 2022 et 3 % en 2019.

« Notre objectif est de pouvoir produire très rapidement 360 TWh Térawatt-heure chaque année, voire si tous les clignotants sont au vert jusqu'à 400 TWh d’ici 2030 », a déclaré Luc Rémont, président d’EDF, le 14/11/2023 lors de l’annonce par Bruno Le Maire, ministre de l'Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique, d’un accord entre l'État et EDF garantissant le prix de l'électricité nucléaire moyen autour de 70/MWh à compter de 2026 pour 15 ans. Cet objectif de production n’intègre pas l’EPR de Flamanville, qui doit démarrer au premier trimestre 2024.

Au 15/11/2023, EDF affiche un objectif de 300 à 330 TWh en 2023, 315-345 TWh en 2024 et 335-365 TWh en 2025. En 2022, la production s’est établie à 279 TWh.


Les arrêts de tranche des réacteurs nucléaires sont des arrêts périodiques permettant le remplacement d’une partie du combustible, la réalisation de contrôles et activités maintenance préventive, de modifications d’amélioration de sûreté.

Un cycle de maintenance d’un réacteur se déroule sur 10 ans et alterne un arrêt simple rechargement et une visite partielle, jusqu'à la date anniversaire de la visite décennale.

Les visites partielles, d’une durée moyenne de 90 jours, consistent à remplacer 1/4 du combustible avec une maintenance et des épreuves réglementaires
Les arrêts simple rechargement, d’une durée moyenne de 35 jours, visent à remplacer 1/3 ou 1/4 du combustible, avec peu ou pas de maintenance.
Les visites décennales, qui durent jusqu'à six mois, consiste à remplacer 1/3 ou 1/4 du combustible avec des contrôles de maintenance, des contrôles décennaux de sûreté (contrôle de la cuve, tests d'étanchéité du circuit primaire et de l’enceinte), et des modifications du design initial.

Les conséquences de la crise du Covid 19

  • « La crise du Covid-19 a mis un frein au déroulement de nos activités. Puis cela nous a amenés à revoir aussi notre planning de programmation de nos arrêts de réacteurs, puisqu’on a eu à encaisser une très forte diminution de la consommation, ce qui fait que si vous diminuez la consommation, vous produisez moins.
  • Si vous produisez moins à un moment donné et que vous arrêtez des réacteurs, vous décalez les arrêts suivants puisqu’il faut consommer la quantité d’énergie durant le cycle avant de s’arrêter. Donc, cette très forte variation de la consommation, alignée au fait qu’on ne pouvait produire plus normalement, fait qu’on a été obligés de revoir totalement la programmation de nos arrêts de réacteurs. Ensuite est arrivée la corrosion sous contrainte. Dans cet environnement, on a eu à faire face à de très fortes perturbations. »

« Des pratiques d’entraînement »

  • « Nous avons développé des pratiques d’entraînement des équipes avant de réaliser des gestes sensibles. On appelle cela des entraînements juste à temps. On a des chantiers- écoles pour cela. Nous avons décidé aussi de réinternaliser certaines activités pour réacquérir un savoir-faire de terrain qui, à certains moments, a pu nous faire défaut. Cela a un impact aussi sur la relation que nous avons avec nos partenaires industriels, où je veille à ce que, dans la contractualisation, nous favorisons les partenaires industriels qui investissent dans la compétence et investissent dans le support technique de leurs équipes. »

« Une industrialisation de la préparation des arrêts »

  • « Comment être plus efficaces ? Il y a ce qu’on appelle l’industrialisation de la préparation des arrêts. Nous avons des activités qui sont des activités récurrentes. Nous avons investi dans les données, dans notre système d’information de manière à ce que les activités récurrentes soient préparées une fois pour toutes en bibliothèque et que nous n’ayons plus qu’à utiliser ce qui était déjà tout fait pour ensuite réaliser les activités.
  • Nous avons aujourd’hui un système d’information qui nous permet de faire cela à l’échelle du parc. Ce n’est pas chaque site qui fait cela dans son coin. Il y a une part qui est propre au site, mais il y a une part qui peut être mutualisée. C’est très efficace. La durée de préparation d’un arrêt pour simple rechargement auparavant était de l’ordre de 18 semaines. Elle est aujourd’hui ramenée à 11 semaines pour les sites sur lesquels on a bien développé cette industrialisation. On vise neuf semaines. La durée de préparation d’une visite partielle est de 26 semaines. Nous visions 13 semaines. »

    Etienne Dutheil, directeur de la division Production nucléaire d’EDF, le 15/11/2023

Production nucléaire cumulée en France (en TWh)

Source(s) : EDF

Le nucléaire en France


Note : Un troisième réacteur est en construction sur le site de Flamanville, sa puissance sera de 1 650 MWe.
Le nombre de salariés regroupe les effectifs d’EDF et des entreprises partenaires (chiffres 2022)
Source(s) : IRSN (institut de radioprotection et de sûreté nucléaire) - EDF

EDF

• Producteur et distributeur d’électricité français
Activités :
- Production d’électricité
- Transport et distribution
- Fourniture d’énergie
- Optimisation et trading
Création : 1946
Clientèle :
39,8 millions de clients, dont 30,3 millions en France (2022)
Effectif : 171 490 salariés (dernier chiffre communiqué au 16/10/2023)
Chiffre d’affaires :
- 2022 : 143,476 Md€
- 2021 : 84,461 Md€
Résultat net part :
-
2022 : 17,94 Md€
- 2021 : 5,113 Md€
Production nucléaire (France) :
279 TWh (2022)
Production hydraulique (France) : 32,4 TWh (2022)
Président-directeur général : Luc Rémont, depuis 2022
Contact : Pierre-Franck Thomé-Jassaud, service presse
Tél. : 01 40 42 44 19


Catégorie : Fournisseur
Entité(s) affiliée(s) :
- Enedis
- EDF Renouvelables
- Hynamics
- Framatome
- Cyclife
- Dalkia
- CSE Central EDF (CSEC EDF)
- Nuward
- Exaion


Adresse du siège

22-30, avenue de Wagram
75008 Paris France


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Fiche n° 13190, créée le 14/03/2022 à 16:20 - MàJ le 16/10/2023 à 15:51