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« Au service de la filière électrique, voire énergétique » (Emmanuel Gravier, Consuel)

News Tank Energies - Paris - Interview n°383884 - Publié le
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©  D.R.
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« Si nous délivrons environ 945 000 attestations de conformité par an, nous sommes au service de toute la filière électrique, voire énergétique au sens large », déclare Emmanuel Gravier Président @ Consuel • Diplôme d’ingénieur @ Ecole centrale Paris
, président du Consuel Association créée en 1964, reconnue d’utilité publique depuis 2004, sous la tutelle de la DGEC, qui veille au respect des prescriptions de sécurité imposées par les règlements et des normes en… , à News Tank le 12/02/2025.

Le Comité national pour la sécurité des usagers de l’électricité est une association dont l’objectif est de veiller aux respects des prescription de sécurité en vigueur relatives aux installations électriques. Elle se place sous la tutelle de la DGEC Direction générale de l’énergie et du climat .

« Nous travaillons sur plusieurs enjeux liés à l’énergie : la veille technologique, la surveillance des marchés du photovoltaïque et des bornes de recharge, les bâtiments intelligents et les nouvelles technologies comme le POE (Power over Ethernet), qui permet de transporter données et électricité via un même câble. Au final, l’importance de notre rôle de gardien du temple de la sécurité et de la conformité des installations électriques est assez peu connue. »

Missions du Consuel, évolutions en matière de sécurité électrique, avenir de la filière solaire : Emmanuel Gravier répond aux questions de News Tank.


Quelle est la mission du Consuel ?

Le Comité national pour la sécurité des usagers de l’électricité, créé en 1964, est une association loi 1901 reconnue d’utilité publique depuis 2004, dont la mission est de veiller aux respects des prescription de sécurité en vigueur relatives aux installations électriques en visant les attestations de conformité remplies par l’auteur des travaux, et avant la mise en service de l’installation électrique terminée et prévues par les réglementations pour une énergie sûre pour les usagers.

Les attestations de conformité du Consuel pour les installations neuves, comme existantes représentent 90 % de notre activité.

Le complément correspond à des services d’accompagnements tels que la formation, des bilans de patrimoine, des analyses de parties communes, des audits pour les organismes de qualification, et des produits spécifiques aux réseaux de communication…

Notre action se place sous la tutelle de la DGEC Direction générale de l’énergie et du climat qui fixe les tarifs de nos interventions. Le Consuel est, pour résumer, au service de l’installation électrique dans les logements et le petit tertiaire régis par la norme dite NF C 15-100. Son rôle est essentiel, car avec l’attestation de conformité, le gestionnaire du réseau de distribution peut alimenter sereinement l’installation électrique.

Notre action se place sous la tutelle de la DGEC  »

Cette norme évolue-t-elle régulièrement ?

Elle évolue environ tous les 10 ans. La prochaine version sera pleinement en vigueur en octobre 2025. Nos ingénieurs participent aux groupes de travail de l’Afnor Association française de normalisation (Association française de normalisation) en lien avec ces évolutions.

Comment fonctionne l’organisation du Consuel ?

Le conseil d’administration est composé de trois collèges représentant : les usagers comme Familles de France ou l’Union sociale de l’habitat, les fédérations d’installateurs électriciens et les distributeurs d’énergie. C’est une organisation très décentralisée, présente sur l’ensemble du territoire, répartie en 14 sites pour une meilleure proximité avec nos clients dont neuf en métropole et cinq dans les départements ultramarins, avec plus de 230 inspecteurs itinérants répartis eux aussi partout en France.

Nous avons une équipe de plus de 410 collaborateurs avec une quarantaine de personnes basées à Paris La Défense pour coordonner l’ensemble. La mission principale pour tous les salariés est d’assurer la sécurité électrique pour nos concitoyens.

Le Consuel joue-t-il un rôle au-delà de la simple vérification des installations électriques ?

L’électricité mal installée peut être source de dangers potentiels. Toute la filière électrique œuvre de concert pour garantir cette sécurité. Développer l’énergie, c’est bien, mais cela doit être fait en toute sécurité.

Si nous délivrons environ 945 000 attestations de conformité par an, nous sommes au service de toute la filière électrique, voire énergétique au sens large. Dans notre idée, l’énergie est décarbonée. Nous travaillons sur plusieurs enjeux liés à l’énergie : la veille technologique, la surveillance des marchés du photovoltaïque, et des bornes de recharge des véhicules électriques, les bâtiments intelligents et les nouvelles technologies comme le POE (Power over Ethernet), qui permet de transporter données et électricité via un même câble.

Au final, l’importance de notre rôle de « gardien du temple » de la sécurité et de la conformité des installations électriques est assez peu connue du grand public.

Un rôle de « gardien du temple » de la sécurité et de la conformité des installations électriques »

Votre activité est-elle concurrentielle ?

Le Consuel a une délégation exclusive de fait donnée par les pouvoirs publics, ce qui en fait un outil à part. De la surveillance à l’attention portée à la sécurité, nous sommes un acteur majeur de l’électrification généralisée dans l’optique de sécuriser les installations mais aussi d’accompagner les fabricants, les distributeurs et les fédérations d’installateurs. Sans oublier notre rôle de prévention avec des formations à destination des installateurs électriciens.

Observez-vous un engouement récent pour les métiers de l’énergie, notamment dans le solaire ?

Il y a une forte croissance dans tous ces métiers, notamment le photovoltaïque. Cela alimente notre croissance depuis 2020, avec une progression encore de 30 % cette année. Nous ne savons pas si cette tendance durera. Ce qui nous concerne ici, c’est la sécurisation des installations électriques et les évolutions du marché, notamment en lien avec la transition énergétique, y compris les bornes de recharge pour véhicules électriques.

Comment voyez-vous le développement de la mobilité électrique ?

Le déploiement des bornes de recharge avance, mais à un rythme beaucoup moins rapide que le photovoltaïque. Les enjeux sont là, et la filière et les consommateurs doivent se les approprier.

Concernant le solaire, est-ce une tendance durable ?

Le photovoltaïque a connu une expansion spectaculaire, mais il pourrait se tasser, surtout en raison de la surproduction actuelle d’électricité et du coût de l’énergie qui baisse. Par ailleurs, le marché des panneaux est inondé par les produits asiatiques, ce qui pose la question de la pérennité des filières européennes.

Nous avons des raisons de penser que 2025 sera une année de transition. Tout d’abord, les budgets prévisionnels n’ont peut-être pas été assez prudents. Ensuite, le prix de l’énergie en baisse désincite certains producteurs à investir massivement. Enfin, il y a une crise économique qui pointe le bout de son nez et freine les investissements, même pour les acteurs disposant de moyens.

Certains disent qu’à l’horizon 2035, tout ira bien, et ils ont probablement raison. Mais à court terme, nous devons nous préparer à faire le dos rond. C’est un phénomène que l’on observe dans la plupart des secteurs industriels.

Pensez-vous que l’Europe pourra un jour développer une industrie solaire compétitive ?

Non. Produire en Europe coûte cher, et nos choix de société favorisent le bien-être plutôt que l’investissement industriel, contrairement à la Chine ou la Corée du Sud qui investissent à marche forcée. L’Europe consacre son argent à d’autres secteurs, notamment le social et le bien-être.

Pour créer une filière, il faut créer un état d’esprit industriel, avoir une vision de l’effort sur 25 ou 30 ans. Le problème est que les États européens ne sont pas coordonnés. L’Airbus de l’énergie ou de la voiture électrique n’est pas encore dans les tuyaux.

L’Airbus de l’énergie ou de la voiture électrique n’est pas encore dans les tuyaux »

Avec le contexte mondial actuel, n’y a-t-il pas une opportunité pour l’Europe de se repositionner ?

Peut-être, mais l’Europe reste un marché extraordinaire avant tout, plus qu’une puissance industrielle. Les États-Unis et l’Asie dominent aujourd’hui la production électrique et technologique. L’Allemagne, qui comptait sur le gaz russe et les exportations vers la Chine, traverse une période difficile, mais elle rebondira car son modèle économique est plus structuré. La France, elle, mise davantage sur les services et la consommation interne.

On parle du solaire mais sur la filière hydrogène, par exemple, cela nécessiterait également des investissements colossaux que nous ne sommes pas prêts à fournir.

Quelles sont les priorités pour le Consuel en 2025 ?

D’abord, assurer la délivrance des attestations de conformité dans les temps. Nous avons connu une croissance d’activité importante, ce qui a généré un ralentissement de la production sur une période de 2024.

Nous avons aussi lancé un plan stratégique sur quatre ans, axé sur et la pérennisation de notre activité et l’amélioration de notre production, l’accompagnement des installateurs et l’intégration des nouvelles technologies, le recrutement, le renforcement de nos compétences, la formation de nos équipes, la sécurisation du personnel et enfin notre participation à la transformation du secteur au niveau européen.

Vous mentionnez l’intégration des nouvelles technologies. Quels sont les enjeux majeurs ?

L’installation électrique évolue vers plus de connectivité et d’intelligence. Nous nous dirigeons vers des bâtiments intelligents, des systèmes de production et de consommation optimisés, et une meilleure intégration du photovoltaïque avec le stockage d’énergie. Les questions de stockage, notamment via l’hydrogène ou les batteries lithium, sont cruciales. Nous devons aussi nous adapter aux évolutions de la sécurité électrique.

Vous évoquez des enjeux de recrutement et de formation. Pouvez-vous préciser ?

Nous avons un double enjeu. D’une part, nous devons améliorer la formation interne pour que nos équipes soient prêtes à accompagner les mutations technologiques. D’autre part, nous devons attirer de nouveaux talents. Les métiers de la sécurité électrique restent méconnus, et nous travaillons à mieux les faire connaître, notamment via des forums et des interventions dans les établissements scolaires.

Quel est le rôle du Consuel dans la RSE Responsabilité sociétale des entreprises et l’engagement sociétal ?

La RSE est au cœur de nos actions. Nous nous engageons sur plusieurs fronts : le respect de l’environnement, l’indépendance énergétique, la sécurité des installations, et l’engagement sociétal. Nous travaillons étroitement avec Électriciens sans Frontières et avons créé la fondation Fonds d’Action pour la Sécurité Électrique (FASE), pour soutenir des projets d’amélioration de la sécurité électrique et de formations des jeunes.

Emmanuel Gravier


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Parcours

Consuel
Président
BTP Capital investissement
Président
Fédération Française du Bâtiment (FFB)
Administrateur et membre du bureau
Medef Île-de-France
Vice président
Reso Elec
Président
Chambre syndicale des entreprises d’équipement électrique de Paris et sa région
Président
Sonepar Paris
Directeur général
Techelec Airtronic
Directeur financier
Matra Electronique
Ingénieur

Établissement & diplôme

Ecole centrale Paris
Diplôme d’ingénieur
HEC ISG
Master de gestion

Fiche n° 46464, créée le 16/06/2022 à 13:35 - MàJ le 11/02/2025 à 15:17

Consuel

Association créée en 1964, reconnue d’utilité publique depuis 2004, sous la tutelle de la DGEC, qui veille au respect des prescriptions de sécurité imposées par les règlements et des normes en vigueur relatives aux installations électriques, en visant les attestations de Conformité.
• Création :
1964
Mission : fournir l’attestation de conformité des installations électriques pour que le gestionnaire du réseau de distribution puisse les alimenter
Président : Emmanuel Gravier (depuis avril 2023)
Effectifs : 410 collaborateurs (décembre 2024), répartis sur 14 sites dont neuf en métropole et cinq dans les territoires ultramarins
Contact  : Isabelle Hoyaux, responsable des relations extérieures
• Tél : 0 970 834 833


Catégorie : Associations


Adresse du siège


Tour Kupka B - CS 50339 
92 906 France


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Fiche n° 16465, créée le 11/02/2025 à 09:18 - MàJ le 12/02/2025 à 18:45

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