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Débrief énergies : « Le Gouvernement doit se saisir de la PPL du sénateur D. Gremillet » (O. Givernet)

News Tank Energies - Paris - Débrief n°387719 - Publié le
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Débrief énergies avec Olga Givernet, le 13/02/2025 -

« J’invite le Gouvernement à se saisir de la proposition de loi de programmation de l’énergie du sénateur Daniel Gremillet Président du groupe d’études Énergie @ Sénat • Sénateur (LR) des Vosges @ Sénat
et à l’envoyer à l’Assemblée nationale L’Assemblée nationale forme, avec le Sénat, le Parlement de la Cinquième République française. Son rôle principal est de débattre, d’amender et de voter les lois. Elle siège au Palais Bourbon … , même si c’est quitte ou double. On m’a d’ailleurs demandé si, en tant que députée, je me sentais prête à la porter. J’étais disposée, en tant que ministre, à lancer ce débat. C’est toujours le cas en tant que députée. Même si cela échoue, il ne faudra pas nous en vouloir d’avoir essayé d’obtenir ce débat », déclare Olga Givernet Députée EPR de l’Ain @ Assemblée nationale
, députée Ensemble pour la République de l’Ain et ancienne ministre déléguée chargée de l’énergie (septembre-décembre 2024), lors du Débrief énergies organisé par News Tank, le 13/02/2025.

« Le fait que l’énergie reparte à Bercy Ministère de l’Economie et des Finances est un changement de point de vue. Même au sein du socle commun, certains pensent que l’énergie devrait être liée à la transition écologique du fait des aspects sociaux, climatiques et industriels, d’autres pensent que l’énergie n’est qu’un sujet industriel. Vous aurez compris de quel côté je me place. »

«  Je n’étais pas favorable au rehaussement des taxes sur l’électricité, proposé lors de la présentation du PLF Projet de loi de finances  2025. Nous avions bien identifié la baisse des prix du marché et la question était de savoir comment remettre en place les taxes qui avaient été supprimées au moment de la crise énergétique. Avec l’abandon des énergies fossiles, Bercy s’interroge sur la façon dont l’État pourra compenser la baisse des revenus liés aux taxes sur les carburants. L’idée est donc de se rattraper sur d’autres usages. Néanmoins, nous avons besoin d’être attractifs sur l’électricité décarbonée. »

Retour sur son expérience en tant que ministre déléguée chargée de l’énergie, prix de l’électricité, future PPE Programmation pluriannuelle de l’énergie , transition énergétique sur les territoires… News Tank rend compte des échanges.


« Je regrette de ne pas avoir eu le temps de lancer la stratégie nationale hydrogène »

  • « Quand nous avons choisi d’entrer dans ce premier gouvernement de coalition après la recomposition de l’Assemblée nationale, nous savions que cela pouvait être assez éphémère. Nous venions de sortir d’une période de flottement politique avec les divers remaniements et les périodes électorales.
  • Dès ma prise de fonction, nous avons établi, avec Agnès Pannier-Runacher Ministre de la Transition écologique, de la Biodiversité, de la Forêt, de la Mer et de la Pêche @ Ministère de la Transition écologique, de la Biodiversité, de la Forêt, de la Mer et de la Pêche
    , un planning pour traiter différents sujets comme la Programmation pluriannuelle de l’énergie, l’éolien en mer ou encore la prise en charge de certains sujets en souffrance comme la centrale biomasse de Gardanne (Bouches-du-Rhône).
  • J’ai travaillé avec une équipe de 12 personnes qui a pu retrouver de la place dans les différents cabinets ministériels, notamment auprès de Marc Ferracci Ministre chargé de l’Industrie et de l’Énergie @ Ministère de l’Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique
    et d’Agnès Pannier-Runacher. Je les ai poussés à cela pour garder un maximum de continuité.
  • Je regrette de ne pas avoir eu le temps de lancer la stratégie nationale hydrogène qui est une attente d’un certain nombre d’acteurs. J’espère qu’elle le sera avant l’adoption de la PPE Programmation pluriannuelle de l’énergie . »

« Nous avons pu faire baisser les prix de l’électricité de 15 % et j’en suis ravie »

  • « Le fait que l’énergie reparte à Bercy est un changement de point de vue. Même au sein du socle commun, certains pensent que l’énergie devrait être liée à la transition écologique du fait des aspects sociaux, climatiques et industriels, d’autres pensent que l’énergie n’est qu’un sujet industriel. Vous aurez compris de quel côté je me place.
  • Avec la baisse des prix du marché de l’électricité, nous avons pu faire baisser les prix de 15 % et j’en suis ravie. Pour les Français et les entreprises, nous devons encore accentuer cette baisse pour les énergies décarbonées.

    S’agissant du moratoire, j’attends de voir comment tout cela sera discuté »

  • Sur la question du photovoltaïque de toiture, c’est un sujet que nous avions regardé. L’objectif d’une politique publique, c’est d’impulser grâce à la finance publique et, ensuite, de trouver un modèle économique qui permette au secteur de vivre sans être sous perfusion.
  • Pour le photovoltaïque, nous avons créé des prix attractifs, avons mis en place une politique de la demande sur les installations et, aujourd’hui, les particuliers continuent d’installer, pas forcément pour revendre mais aussi pour faire de l’autoconsommation. Face à cette situation, et au regard des contraintes budgétaires que nous connaissons, nous devions faire des ajustements.
  • Pour moi, cette décision est cohérente. C’est de l’argent que nous pouvons réinjecter pour soutenir d’autres politiques énergétiques.
  • S’agissant du moratoire, j’attends de voir comment tout cela sera discuté. L’objectif est d’avoir une convergence de points de vue pour parvenir à une décision. C’est bien de donner de l’argent, mais il faut aussi accepter d’en retirer une partie lorsque l’impulsion a été donnée, lorsque les acteurs jouent le jeu et que les consommateurs sont au rendez-vous. Ainsi, nous pouvons rediriger ces crédits sur d’autres soutiens. »

Débrief du 13/02/2025 avec Olga Givernet - ©  News Tank

« Nous avons besoin d’être attractifs sur l’électricité décarbonée »

  • « Je n’étais pas favorable au rehaussement des taxes sur l’électricité, proposé lors de la présentation du PLF Projet de loi de finances 2025. Nous avions bien identifié la baisse des prix du marché et la question était de savoir comment remettre en place les taxes qui avaient été supprimées au moment de la crise énergétique.
  • Avec l’abandon des énergies fossiles, Bercy s’interroge sur la façon dont l’État pourra compenser la baisse des revenus liés aux taxes sur les carburants. L’idée est donc de se rattraper sur d’autres usages. Néanmoins, nous avons besoin d’être attractifs sur l’électricité décarbonée.
  • Le retour des accises à leur niveau d’avant-crise est une mesure correcte. Bercy aurait souhaité récupérer 3 Md€ de plus mais, dans un objectif d’électrification de nos usages pour la décarbonation, on ne peut pas annoncer que l’électricité va rester à un coût élevé. Elle ne reviendra pas à un niveau d’avant-crise, mais la France est suffisamment souveraine pour se donner comme objectif de produire de l’électricité peu chère, décarbonnée et accessible à tout le monde.
  • Les taxes servent aussi à payer les investissements à venir comme les raccordements, la distribution ou encore le nouveau nucléaire. Mais ce n’est pas uniquement au particulier de payer la facture. Par exemple, avec le sommet sur l’intelligence artificielle, nous parlons beaucoup de l’implantation de data-centers qui sont de gros consommateurs. À eux aussi de participer à ces financements. »

« Je suis en faveur d’un débat sur la programmation énergétique dans un cadre institutionnel »

  • « J’ai constaté une grande participation à la concertation relative à la future PPE. Au gouvernement de bien prendre en compte ces contributions. Ce texte date de novembre 2023 et il y a des trajectoires à réajuster, des orientations à discuter. Il ne serait pas pertinent de faire des ajustements à la marge : le milieu a évolué et nous devons être à la hauteur des ambitions que nous nous donnons.
  • Par ailleurs, il faut un véhicule législatif qui accompagne cette programmation. Il existe des tergiversations depuis de nombreux mois car le Parlement est très clivé.
  • Le débat ne doit surtout pas être de savoir si on fait du nucléaire ou des énergies renouvelables. Nous avons besoin de tout.
  • Je suis en faveur d’un débat dans un cadre institutionnel. Sinon, nous nous parlerons par tribunes interposées, le débat se sclérosera et, au moment de prendre une décision, personne ne sera satisfait.
  • J’invite le Gouvernement à se saisir de la proposition de loi du sénateur Daniel Gremillet et à l’envoyer à l’Assemblée nationale, même si c’est quitte ou double. On m’a d’ailleurs demandé si, en tant que députée, je me sentais de la porter. J’étais prête, en tant que ministre, à lancer ce débat. C’est toujours le cas en tant que députée. Même si cela échoue, il ne faudra pas nous en vouloir d’avoir essayé d’avoir ce débat. »

« Que chaque territoire puisse prendre sa part en matière de décarbonation et de production d’énergie »

  • « L’énergie est une question de territoires. Cela a pu être un sujet très centralisé lorsqu’on imposait des centrales nucléaires avec peu de concertations. Aujourd’hui, la situation est différente.
  • Sur mon territoire, nous allons accueillir les futurs EPR2 Réacteur à eau pressurisée (EPR) optimisé et industrialisé, développé par EDF. à Bugey (Ain). Nous sommes en plein débat public et la discussion est parfois compliquée. Des oppositions s’élèvent déjà et préparent des recours. Il faut rester vigilants.
  • Lorsque l’ensemble des acteurs locaux se sont mobilisés pour obtenir les autorisations d’implantation des EPR2, ce n’était pas qu’un sujet technique mais aussi politique : étions nous capables de nous organiser pour appréhender les nouveaux emplois sur notre territoire, la question du logement, l’aménagement, mais aussi pour faire face à des aléas politiques pour mener à bien ces sujets.
  • L’énergie est aussi une question de paysage de l’énergie. S’il n’y a pas d’acceptabilité sur le territoire, les projets seront très compliqués à mettre en place. Le travail mené autour des zones d’accélération des énergies renouvelables permettent d’avoir cette concertation avec les différentes parties prenantes.
  • L’objectif est d’avoir une déclinaison des objectifs nationaux et donc une répartition entre les régions. Il faut prendre les particularités de chaque territoire, mais que chacun puisse prendre sa part en matière de décarbonation et de production d’énergie.
  • L’énergie est un sujet passionné à tous les niveaux. Les initiatives qui incluent une participation citoyenne, et même financière, renforcent l’acceptabilité des projets. »

    L’énergie est aussi une question de paysage de l’énergie »

« Un bon signal que le nucléaire soit reconnu comme un moyen de production bas carbone »

  • « L’Union européenne parle d’énergies renouvelables quand nous parlons d’énergie pilotable décarbonée. C’est pour cela que nous avons initié l’Alliance du nucléaire, dans laquelle un certain nombre de pays nous ont rejoints.
  • Je ne crois pas à une sortie du marché européen de l’électricité. Au contraire, il faut une vraie solidarité pour assurer la sécurité d’approvisionnement des pays européens. Cela passe aussi par le fait que chacun ait une politique de développement de ses moyens de production, avec cette ambition partagée de sortie des fossiles.
  • Que le nucléaire soit reconnu comme un moyen de production bas carbone pour l’hydrogène est un bon signal. »

« Je m’oppose à un débat sur la loi Hulot »

  • « Lancer le débat sur la loi Hulot n’est pas ma position et je m’y opposerai. Faire un pas en avant et deux pas en arrière, cela n’envoie pas un bon signal.
  • Manuel Valls, ministre des Outre-mer, s’est exprimé à ce sujet à propos de la Guyane. Effectivement, nous pouvons avoir un échange sur les besoins des ZNI Zone non interconnectée , qui ont d’ailleurs des PPE dédiées. Mais ne laissons pas croire que c’est un débat que nous pouvons rouvrir. »

Olga Givernet


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Parcours

Assemblée nationale
Députée EPR de l’Ain
Ministère de la Transition écologique, de la Biodiversité, de la Forêt, de la Mer et de la Pêche
Ministre déléguée en charge de l’Énergie
Assemblée nationale
Députée Renaissance de l’Ain et vice-présidente du Groupe Ensemble pour la République
Assemblée nationale
Députée Renaissance de l’Ain
Conseil régional Auvergne-Rhône-Alpes
Conseillère régionale élue
La République En Marche ! (LaREM)
Référente départementale de l’Ain

Fiche n° 52378, créée le 21/09/2024 à 20:06 - MàJ le 03/04/2025 à 17:36

Débrief énergies avec Olga Givernet, le 13/02/2025 -