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Réacteurs 1 300 MWe : une concertation « utile » sur les conditions de sûreté après 40 ans (HCTISN)

News Tank Energies - Paris - Actualité n°390752 - Publié le
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« La concertation publique a été utile, même si le contexte a par moments jeté le doute sur son intérêt et sa pertinence », déclare Christine Noiville, présidente du HCTISN Haut Comité pour la transparence et l’information sur la sécurité nucléaire , lors de la présentation du bilan de la concertation sur les dispositions de sûreté proposées par EDF Électricité de France pour poursuivre, au-delà de 40 ans, l’exploitation des réacteurs nucléaires français de 1 300 MWe Méga watt électrique , à Paris le 11/03/2025. Le bilan de la concertation a été présenté par le HCTISN, EDF, l’ASNR Autorité de sûreté nucléaire et de radioprotection et l’Anccli Association nationale des comités et commissions locales d’information .

« L’annonce de la construction des EPR2 Réacteur à eau pressurisée (EPR) optimisé et industrialisé, développé par EDF. , les réflexions déjà engagées sur un prolongement de l’exploitation des réacteurs au-delà de 50 ans et l’adoption de la loi d’accélération du nucléaire en 2023 ont pu donner au public le sentiment que les décisions étaient déjà prises », indique Christine Noiville.

Le HCTISN a organisé du 18/01 au 30/09/2024 une concertation sur la phase générique du 4ᵉ réexamen périodique des réacteurs de ces 20 réacteurs répartis sur huit centrales exploités par EDF. Le Haut comité avait déjà réalisé une concertation similaire de septembre 2018 à mars 2019 pour le 4ᵉ réexamen périodique des réacteurs de 900 MWe du parc français mis en service avant les réacteurs de 1 300 MWe.

Au total, la concertation en 2024 a réuni 763 participants en réunions publiques, 343 en webinaires et 60 en ateliers.

Les réacteurs de 1300 MWe, qui ont été mis en service entre 1985 et 1994, vont devoir faire prochainement l’objet de leur 4e réexamen périodique. Les premiers réacteurs concernés sont Paluel 1 (Seine-Maritime) et de Cattenom 1, dont les réexamens auront lieu en 2026. L’ASNR doit désormais instruire les dispositions de sûreté proposées par EDF pour les réacteurs concernés, et devrait présenter son projet d’avis et son rapport d’instruction en juin 2025.


« Se projeter à 10 ans n’est pas suffisant » (Julien Collet, ASNR)

  • « Le réexamen périodique ne répond que partiellement à la question de l’examen des facteurs pouvant limiter la durée de vie des installations, voire justifiant leur arrêt. Se projeter à 10 ans n’est pas suffisant pour évaluer s’il y a des virages à prendre en matière de politique énergétique.
  • L’Autorité de sûreté nucléaire et de radioprotection a engagé avec EDF en 2024 une démarche “durée de fonctionnement”. L’ambition est de recenser sans a priori les facteurs pouvant limiter la durée de vie des réacteurs et voir jusqu’où cela nous emmène ».

    Julien Collet, directeur général adjoint de l’ASNR

« 80 % des interventions peuvent être transposées entre les réacteurs 900 MW et 1300 MW » (Régis Clément, EDF)

  • « Il y a des différences entre les générations de réacteurs : les réacteurs de 1 300 MW ont des caractéristiques spécifiques par rapport aux 900 MW, notamment en termes de nombre d’équipements, de circuits de refroidissement, de protection du réacteur et de système de contrôle-commande.
  • Sur la protection et le confinement, les enceintes de confinement diffèrent entre les générations, avec une mono-enceinte métallique pour les 900 MW et une double enceinte pour les 1 300 MW, nécessitant des approches différentes pour la sûreté au-delà de 40 ans d’exploitation.
  • Malgré les différences de conception, environ 80 % des interventions peuvent être transposées entre les réacteurs 900 MW et 1300 MW, facilitant la gestion des mises à niveau par EDF.
  • Pour renforcer la sûreté des réacteurs vieillissants, une “pseudo 3e voie électrique” est ajoutée aux 1 300 MW pour se rapprocher des normes des réacteurs de 3e génération, bien que ces systèmes n’aient initialement que deux voies électriques redondantes.
  • Sur les travaux en exploitation, toutes les améliorations sont effectuées sans arrêt prolongé des centrales. Par exemple, un grand arrêt sur un réacteur de 900 MW dure environ 160 jours, ce qui intéresse les exploitants étrangers sur la manière dont la France optimise ces rénovations tout en maintenant la production. »


    Régis Clément, directeur adjoint du parc nucléaire d’EDF

Huit réunions publiques, trois ateliers, cinq webinaires
• 62 intervenants/experts mobilisés lors des rencontres publiques
823 participants en réunions publiques, 343 en webinaires, 60 en ateliers
• 37 heures passées en rencontres publiques, (19h15 en réunion publique, 10h25 en webinaires, 7h15 en ateliers)
311 questions/avis déposés sur la plateforme internet
• 290 contributeurs sur la plateforme internet
• 171 prises de parole du public lors des rencontres
• Une contribution des étudiants de l’Université de Technologie de Compiègne (UTC)
• Un courrier du ministère autrichien de l’environnement accompagné d’un rapport d’experts
• 13 contributions d’associations ou particuliers étrangers

Carte des réacteurs de 1300 MWe concernés par le 4e réexamen périodique - ©  D.R.

France : les centrales nucléaires


Note : Le nombre de salariés regroupe les effectifs d’EDF et des entreprises partenaires (chiffres 2022)
Source(s) : IRSN (institut de radioprotection et de sûreté nucléaire) - EDF

Autorité de sûreté nucléaire et de radioprotection (ASNR)

Autorité administrative indépendante issue de la fusion entre l’ASN (Autorité de sûreté nucléaire) et l’IRSN (Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire) assurant au nom de l’État le contrôle des activités nucléaires civiles en France
Création : 01/01/2025
Missions annexes :
- Missions de recherche, d’expertise, de formation et d’information des publics dans les domaines de la sûreté nucléaire et de la radioprotection
Implantation : 11 divisions régionales en France métropolitaine
Effectifs  : 2 000 salariés
Président : Pierre-Marie Abadie
Directeur général  : Olivier Gupta
Contact : Evangelia Petit et Pascale Portes
• Tél. : 01 46 16 41 42 ou 01 58 35 70 33


Catégorie : Divers public


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Fiche n° 16327, créée le 02/01/2025 à 11:17 - MàJ le 12/03/2025 à 17:52

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