Agrivoltaïsme : « 75 % des projets chutent en CDPENAF » (Thierry Vergnaud, France Agrivoltaïsme)

News Tank Energies - Paris - Actualité n°415776 - Publié le
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« Nous constatons que 75 % des projets chutent en CDPENAF Commission de préservation des espaces naturels, agricoles et forestiers , ces commissions qui donnent leur avis sur les projets au niveau du département. Il est indispensable que les CDPENAF aient une meilleure culture de ces projets. Nous commençons d’ailleurs à recevoir des demandes pour des formations, des visites de sites pour expliquer ce qui relève de l’agrivoltaïsme ou non », déclare Thierry Vergnaud, vice-président de France Agrivoltaïsme Association professionnelle dédiée à l’agrivoltaïsme• Création : 2021• Missions : - Contribuer à construire la filière agrivoltaïque notamment grâce au travail des 5 commissions : veiller, partager… , à l’occasion d’une table ronde intitulée « Souveraineté alimentaire et énergétique : l’agrivoltaïsme au cœur du pacte rural des EnR Énergies renouvelables  » organisée lors du Colloque national éolien de France renouvelables au Parc floral (Paris, 12e) le 16/10/2025.

Il intervient aux côtés d’Audrey Juillac, agricultrice et présidente de la FFPA Fédération française des producteurs agrivoltaïques , Jean-Yves Heurtin, vice-président de Chambre d’Agriculture France, Richard Chamaret, président de Territoire d’énergie Mayenne et président de la Société Énergie Mayenne et Jean-Luc Fugit Secrétaire national Transition et Souveraineté Énergétique @ Renaissance • Président @ Conseil supérieur de l’énergie • Député EPR du Rhône @ Assemblée nationale
, député Renaissance du Rhône.

« Nous devons apprendre à mieux communiquer pour faire savoir que ce que nous faisons est positif. Il faut que la filière de production d’énergie par et pour les agriculteurs soit reconnue à part entière », déclare Richard Chamaret.

« Il faut penser au courage qu’ont certains agriculteurs pour développer ces projets sur des années. En face, nous attendons du courage politique pour élaborer le cadre réglementaire permettant de sortir ces projets », déclare Audrey Juillac.

« La méthanisation a sauvé des dizaines d’exploitation agricoles dans ce pays. L’agrivoltaïsme peut apporter de l’aide à nos agriculteurs mais aussi de la valeur. Il faut le dire et l’assumer », déclare Jean-Luc Fugit.

News Tank rend compte des échanges.


« 75 % des projets chutent en CDPENAF Commission de préservation des espaces naturels, agricoles et forestiers  » (Thierry Vergnaud)

« Les premiers exemples de projets agrivoltaïques qui arrivent sont des projets qui ont été autorisés avant la loi Aper Loi du 10/03/2023 relative à l’accélération de la production d’énergies renouvelables et qui ne correspondent pas aux critères de cette loi. Cela crée du trouble auprès de la population. Nous devons nous caler sur le cadre fixé par la loi.

Nous constatons que 75 % des projets chutent en CDPENAF, ces commissions qui donnent leur avis sur les projets au niveau du département.

Il est indispensable que les CDPENAF aient une meilleure culture de ces projets. Nous commençons d’ailleurs à recevoir des demandes pour des formations, des visites de sites pour expliquer ce qui relève de l’agrivoltaïsme ou non. »

Thierry Vergnaud, vice-président de France Agrivoltaïsme

« Nous attendons du courage politique » (Audrey Juillac)

« Le plus important est l’acceptabilité par le territoire des projets. Ce ne sont pas des projets qui se limitent à nos champs, mais des projets de territoire. Il faut embarquer l’agriculteur, le producteur, la chambre d’agriculture, la mairie, la préfecture… Nous préconisons donc qu’au-delà du partage de valeur, les parties prenantes soient intégrées à toutes les étapes du projet. Il faut des projets qui servent la pédagogie sur le territoire pour qu’ils servent à tous et pas uniquement à la ferme. Par exemple, avoir des panneaux qui ne soient pas raccordés pour expliquer au public solaire comment cela fonctionne.

L’agriculture fançaise est dans une situation compliquée et l’agrivoltaïsme ne sauvera pas l’agriculture ni la planète mais c’est un levier qui peut aider.

Il faut penser au courage qu’ont certains agriculteurs pour développer ces projets sur des années. En face, nous attendons du courage politique pour élaborer le cadre réglementaire permettant de sortir ces projets.

Nous avons besoin de CDPENAF formées ainsi que de la stabilité politique.

Nous avons aussi un gros sujet sur le raccordement. Nous travaillons avec RTE Réseau de transport d’électricité mais les choses avancent trop lentement. Les projets peuvent mettre 10 ans à être raccordés. C’est une situation difficilement acceptable car nous avons vraiment besoin de ces projets. »

Audrey Juillac, agricultrice et présidente de la FFPA Rassemble des agriculteurs, des développeurs, des associations et des professionnels engagés dans le développement d’une production agrivoltaïque• Création : 2021• Missions :- Rassembler les…

« On n’adapte pas l’agriculture au projet, on apporte un projet qui vient se marier avec l’agriculture » (Jean-Yves Heurtin)

« Nous entendons la difficulté des relations avec les CDPENAF. Nous ne voulons pas nous retrouver avec des conflits d’acceptabilité. Ça peut être rendu en CDPENAF, notamment dans cette phase transitoire avant que les projets qui entrent dans le cadre de la loi Aper n’arrivent. Ce qui est bien accepté dans certains endroits ne l’est pas dans d’autres. Ce qui nous intéresse, ce n’est pas l’opportunité que l’agrivoltaïsme peut représenter pour quelques agriculteurs mais il faut que ce soit une opportunité pour la profession dans son ensemble.

Il ne faut pas mélanger le PV photovoltaïque sur toiture agricole et l’agrivoltaïsme.

Il faut inventer ce qui peut être fait. Certaines régions ont proposé des choses pour être plus raisonnable sur le dimensionnement et être ouvert sur les collectivités, les citoyens et les agriculteurs.

Si on a de besoin de 30 projets sur une région, il faut qu’il existe des possibilités pour que chaque agriculteur puisse s’engager ou participer afin que ça lui apporte, à lui aussi, une petite sécurité.

Nous souhaitons pousser des choses constructives et acceptables. Cela peut impliquer de perdre un peu de rentabilité, mais cela ne vaut-il pas mieux que de créer des oppositions qui bloquent les projets ? Il existe des projets ambitieux, certes moins rentables, mais plus vertueux. Il faut réfléchir projets en grappes notamment.

Nous souhaitons des installations agrivoltaïques compatibles avec toutes les agricultures.

On peut dire que les CDPENAF ne sont pas adaptées. Mais il faut que les développeurs apportent des projets adaptés au territoire. On n’adapte pas l’agriculture au projet, on apporte un projet qui vient se marier avec l’agriculture. Une partie de la défiance d’une partie des représentants des CDPENAF vient de ce point-là. »

Jean-Yves Heurtin, vice-président de Chambre d’Agriculture France

« Pas acceptable que le monde agricole refuse des sujets montés pour et avec les agriculteurs » (Richard Chamaret)

« Le monde agricole lui-même n’est pas d’accord sur ce qu’on doit faire. La loi Aper a été écrite pour le monde agricole, mais sur notre territoire, neuf projets sur dix sont refusés. Nous passons du temps à monter des projets en essayant de bien faire les choses, pour les générations futures et en CDPENAF, les représentants du monde agricole refusent les projets alors qu’ils ont été montés pour et avec les agriculteurs. Ce n’est pas acceptable.

Nous devons apprendre à mieux communiquer pour faire savoir que ce que nous faisons est positif. Il faut que la filière de production d’énergie par et pour les agriculteurs soit reconnue à part entière. »

Richard Chamaret, président de Territoire d’énergie Mayenne et président de la Société Énergie Mayenne

« L’agrivoltaïsme peut apporter de l’aide à nos agriculteurs » (Jean-Luc Fugit)

« Il faut se poser la question de ce qu’on veut pour l’avenir énergétique de ce pays. En 2023, nous avons consommé plus de 1 503 TWh Térawatt-heure d’énergie, dont 70 % d’énergies fossiles. L’agrivoltaïsme est l’une des solutions, même s’il est vrai qu’il y a des débats.

La méthanisation a sauvé des dizaines d’exploitation agricoles dans ce pays. L’agrivoltaïsme peut apporter de l’aide à nos agriculteurs mais aussi de la valeur. Il faut le dire et l’assumer.

Il faut arriver à trouver le bon niveau pour que nos concitoyens puissent s’approprier les sujets énergie. Il faut des acteurs qui soient raisonnables sur le sujet, et notamment les médias.

La question, finalement est comment favoriser l’appropriation plutôt que de subir toujours l’acceptabilité ? »

Jean-Luc Fugit, député Renaissance du Rhône

France Renouvelables (FEE)

Association qui représente, promeut et défend les énergies renouvelables en France
Création : 1996 - anciennement France Énergie Éolienne (FEE)
Composition : plus de 360 membres
Missions : porter l’évolution du système électrique en sortant des approches segmentées, pour porter des solutions techniques et économiques, des actions et des propositions accélérant la décarbonation de l’industrie, de la mobilité, des bâtiments et in fine de l’économie.
• Présidente :
Anne-Catherine de Tourtier
Délégué général : Jérémie Almosni (octobre 2025)
• Responsable des relations institutionnelles et territoriales : Clément Cunin
Contact : Mattias Vandenbulcke, délégué général adjoint en charge de la stratégie
Tél. : 01 42 60 07 41


Catégorie : Groupement professionnel


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5 avenue de la République
75011 Paris France


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Fiche n° 13387, créée le 22/04/2022 à 17:29 - MàJ le 20/10/2025 à 16:49

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